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Éditocrates sous perfusion, sur Acrimed

lundi 27 avril 2015 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

In Acrimed, 12 février 2015.

En douze courts chapitres (et un « post-scriptum »), ce bref ouvrage de 105 pages (petit format) dresse le constat accablant qu’annonce son titre Éditocrates sous perfusion : les aides publiques à la presse, trente ans de gabegie. Nous en avons déjà publié un extrait. En voici une brève présentation que résume un article de l’auteur publié dans Le Monde Diplomatique de novembre 2014 (« Aides à la presse, un scandale qui dure »).
L’auteur ne se prononce pas sur l’avenir qu’il conviendrait de réserver à ces aides à la presse. En revanche, il dénonce, avec une particulière et indispensable virulence, la presse qui « dans le même temps qu’elle ensevelit l’État sous une avalanche d’exhortations à mieux maîtriser ses dépenses […] se gave de subventions étatiques », dont l’efficacité n’a jamais été prouvée. Cette même presse, qui ne tarit pas d’éloges sur les rapports de la Cour des comptes quand ils dénoncent les gaspillages de l’argent public, détourne les yeux quand ils mettent en cause la gabegie des aides à la presse.
C’est cette hypocrisie – que nous avions évoquée dans le cas particulier du Point – qui fait l’objet des cinq premiers chapitres. Vient alors le moment, comme nous en avertit l’auteur, d’« entrer dans un assez long tunnel documentaire », puisqu’il s’agit de revenir sur trente ans de rapports. Le titre de chacun des chapitres qui suivent reprend une citation de chacun de ces rapports, dont la liste tiendra lieu de présentation de ce court ouvrage.
– Un « rapport sur les mécanismes d’aide publique à la presse » demandé en novembre 1984 et présenté par la Cour des comptes en septembre 1985 constate déjà ce que tous les autres rapports confirmeront (chapitre 6 : Les aides à la presse : « une charge croissante pour les finances publiques ») ;
– En 1995, un deuxième rapport, parlementaire celui-là, sonne l’alarme (chapitre 7 : « Les arguments ne manquent pas, qui pourraient justifier un désengagement de l’État ») ;
– En décembre 1998, est créé un fonds d’aide à la modernisation de la presse : il fait l’objet d’un « rapport d’information » présenté au Sénat par Paul Loridant en 2004, dont les conclusions sont accablantes (chapitre 8 : encore « une aide supplémentaires dans un panel de subventions déjà particulièrement fourni ») ;
– En 2008, Nicolas Sarkozy convoque des « états généraux de la presse » qui se concluent par la rédaction d’un livre vert qui prélude à de nouvelles mesures de soutien adoptées en janvier 2009. Il est complété par un rapport sur « La gouvernance des aides à la presse », rédigé par un consultant Aldo Caroso, qui est, à sa façon, impitoyable (chapitre 9 : des « mécanismes de soutien dont l’efficacité globale n’est pas établie ») ;
– En octobre 2011, c’est au tour du député socialiste Michel Françaix de rendre un « Avis » (chapitre 10 : « L’immobilisme est en marche et rien ne saura l’arrêter ! ») ;
– En 2013, c’est la Cour des comptes qui remet un rapport sur « Les aides de l’État à la presse écrite » qui parachève – provisoirement – les bilans d’inefficacité (chapitre 11 : « Ces aides non pas démontré leur utilité »).

Henri Maler