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Souvenirs d’une morte-vivante dans Le Monde diplomatique

vendredi 6 juillet 2018 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Souvenirs d’une morte-vivante, dans Le Monde diplomatique, décembre 2017.

Publiés anonymement en 1909 grâce à l’aide de l’écrivain Lucien Descaves et réédités en 1976 par François Maspero, les souvenirs de Victorine Brocher (1839-1921) vont de la révolution de 1848 au lendemain de la Commune de Paris, quand elle est contrainte à l’exil. Fille d’un ardent républicain exilé en Belgique après le coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte, elle fait partie de ceux pour qui « république était un mot magique » – une république sociale, qui passe par l’engagement dans l’Association internationale des travailleurs (AIT). Cantinière et ambulancière dans un bataillon de fédérés durant la Commune, elle fait preuve d’une fidélité à toute épreuve, mais n’est pas dupe des faiblesses de son camp : « Il ne suffit pas de triompher, écrit-elle après le 18 mars 1871, il faut savoir garder le terrain conquis. » Condamnée à mort pour l’incendie de la Cour des comptes, auquel elle n’a pas pris part, elle sait à quoi s’en tenir des calomnies déversées sur les communards. Dans une langue simple, elle veut avant tout témoigner afin d’« encore rendre quelques services aux vaincus ».

CJ