Le blog des éditions Libertalia

Des hommes et des bagnes sur Criminocorpus

mercredi 11 mai 2016 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Jean-Lucien Sanchez, auteur d’À perpétuité. Relégués au bagne de Guyane (Vendémiaire, 2013) décrypte Des hommes et des bagnes. Voici le début de sa minutieuse recension. On lira la suite ici, sur Criminocorpus.

Avec ce nouvel opus, les éditions Libertalia poursuivent la publication de récits sur le bagne colonial qu’elles ont débutée depuis 2009 avec la réédition des ouvrages des forçats Eugène Dieudonné et Paul Roussenq, qui a ainsi permis aux lecteurs de disposer de ces témoignages difficilement accessibles. Cette édition des carnets rédigés par le docteur Léon Collin, tirés de son expérience aux bagnes coloniaux de Guyane et de Nouvelle-Calédonie, est tout à fait remarquable. Il faut tout d’abord saluer la qualité du travail éditorial : il s’agit d’un très « beau livre », agrémenté de près de 143 photographies, pour la plupart totalement inédites (certaines ont été reproduites dans la presse à différentes époques). Il constitue un document qui contribuera à n’en pas douter à une meilleure compréhension de l’histoire des bagnes coloniaux. Cet ouvrage représente tout à la fois une source de première main pour les chercheurs et une saisissante plongée dans l’univers des bagnes coloniaux de Guyane et de Nouvelle-Calédonie pour un public plus large.
[la suite sur Criminocorpus]

L’École des réac-publicains, dans L’Humanité

mercredi 11 mai 2016 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

L’École des réac-publicains dans L’Humanité du 24 avril 2016.

Quand les réacs et néocons défont l’école…

Professeur des écoles, militant pédagogique et membre du comité de rédaction de la revue Questions de classe(s), Grégory Chambat propose de remonter aux origines des discours réactionnaires sur l’éducation venant de ceux que l’auteur nomme les « réac-publicains ».
On y apprend que les discours déclinistes et alarmistes de Zemmour, Brighelli, Finkielkraut et consorts remontent à la fin du XIXe siècle, quand l’école devait enseigner le minimum aux plus pauvres : l’appauvrissante trilogie (malheureusement renaissante) écrire-lire-compter, tandis que les plus riches avaient droit au meilleur.
Un siècle et demi plus tard, il est plus que temps de sortir l’école de sa fonction de reproduction sociale, qu’elle perpétue en « fille et servante du capitalisme », comme le disait Freinet.
Contre les crispations identitaires et l’emprise toujours plus grande du FN, Chambat en appelle à relancer la formation des enseignants, en visant l’égalité et la pédagogie, pour l’émancipation de tous les enfants.

Nicolas Mathey

Coup pour coup dans Le Monde diplomatique

mercredi 11 mai 2016 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Recension de Coup pour coup (Jack London) parue dans Le Monde diplomatique, mai 2016 (extrait).

London ne tient pas un discours univoque : même le combat de classe peut selon lui être dévié de sa finalité émancipatrice, tant l’ordre de l’argent excelle à rabougrir tout sens moral. C’est ce que conte la nouvelle Coup pour coup (1901) dans une fable délibérément amorale. Les « spadassins de Midas » en référence au roi de la mythologie grecque qui transformait en or tout ce qu’il touchait, constituent une mystérieuse organisation de « prolétaires conscients de leur force » qui déclare la guerre aux capitalistes. En exigeant du magnat des tramways, Eben Hale, un « financement » de 20 millions de dollars, ils ne font qu’appliquer, mais à leur profit, les règles élémentaires du darwinisme social – la loi du plus fort, ou du plus malin. « Trusts et firmes nous interdisent d’accéder aux situations pour lesquelles notre intelligence nous qualifie…parce que nous sommes dépourvus de capital. » Il faut donc prendre l’argent là où il est, en faisant jouer la menace de tuer – à défaut de paiement – un ouvrier anonyme, une passante, un policier… Une progression implacable qui répond à l’implacabilité des oligarques. Mais pas question ici d’émancipation des travailleurs : « Nous sommes simplement des hommes d’affaires qui ont une proposition commerciale à vous faire. » Férocité de l’ironie face à la férocité du système.

Arnaud de Montjoye

Siné tourne les coins

lundi 9 mai 2016 :: Permalien

L’avenue de la Résistance, siège de Siné Hebdo à Montreuil, j’y ai déboulé en septembre 2009, pour un stage qui s’est transformé en CDI, après quelques sujets envoyés au flanc de mes Corbières profondes et qui avaient eu l’heur de plaire à Catherine Sinet, la véritable capitaine de ce rafiot pirate.
Pas causant au début, le Vieux ! Moi j’étais trop impressionné pour comprendre que c’était la timidité et pas la vacherie qui lui donnait l’air aimable d’une pine d’ours !
À l’issue de mon premier bouclage dominical (ah la magie du canard qui apparaît peu à peu sous nos yeux, les citations et les accroches de couv’ à pondre au dernier moment, tout ça sur fond de Monk ou de Gillespie tonitruant, le tout dans un épais nuage tabagique), je me suis retrouvé au canard juste avec Bob Siné et le poto maquettiste. L’avait plus le droit de fumer, Bob, il trimballait partout sa machine à oxygène, mais pour le tutu devait pas y avoir de contre-indication, puisqu’on a ce soir-là torpillé huit quilles de Morgon Lapierre. Une fois bien mûr, il nous a raconté ses virées avec Prévert qui avait peur de sa bourgeoise, une mégère, de son dab qui essayait de faire becter du sauciflard aux gars du FLN que Siné et Vergès planquaient chez lui, les fiestas et les emmerdes à Cuba, son expulsion de Chine pop’… Quand il a évoqué son ami Malcolm X (d’après lui pas plus musulman que Benoît XVI), il était pas loin de chialer, ça passait toujours pas, son assassinat ! Il nous a déballé plus d’un demi-siècle d’aventures et d’engagement traversé bourré la plupart du temps !
Tellement ourdé aussi ce soir-là qu’il a fallu que je le porte quasiment. Dans les escaliers, il me claquait des bises en me répétant : « T’es une bonne recrue, toi ! » Et moi pas beaucoup plus frais, je l’ai aidé à grimper dans sa poivromobile électrique avec laquelle il est rentré comme un grand et à quatre grammes chez lui à Noisy-le-Sec.
Petit à petit, de conf’ de rédac en bouclages, de ripailles en génocides de Morgon, j’ai découvert un vrai gentil, sous des dehors rugueux, voire hargneux. Impitoyable quand il sélectionnait les dessins, il poussait à la roue pour qu’on soit plus vachards dans nos papiers, tandis que Catherine Sinet arrondissait les angles et sucrait tout ce qui aurait pu, selon elle, nous valoir un procès. À nous de slalomer là-dedans. Il aimait pas la BD, le rock, pouvait pas piffer les tiarés, les enturbannés, les galonnards et les viandards, il dévidait le jars comme personne pour mieux les conchier, mais il fondait devant les mômes, les petites bêtes, vénérait le jazz et le gospel itou, bien que ce soit une zique de bigots. Blindé financièrement depuis la fin des années cinquante, grâce à son trait de génie, il n’a jamais pu s’empêcher de prendre des risques, d’ouvrir sa grande gueule et de retourner au baston dès que l’injustice et la saloperie pointaient leur groin.
Aussi quand j’ai appris la nouvelle, j’ai eu bien les boules évidemment, mais une heure après, gambergeant au volant, j’ai commencé à rigoler bêtement en repensant à tout ça, les bouclages, les hectolitres de pif, sa débagoulante… Et sa putain de vanne rituelle dès qu’il y avait un blanc en conférence de rédaction s’est mise à tourner en boucle dans ma tronche : « Un ange passe... QU’ON L’ENCULE ! »

Thierry Pelletier, 8 mai 2016

Véronique Decker dans Rue des écoles sur France Culture

lundi 9 mai 2016 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Véronique Decker était l’invitée de l’émission Rue des écoles du 8 mai 2016 sur France Culture :
www.franceculture.fr/emissions/rue-des-ecoles/ecole-la-refondation-vue-du-terrain