Le blog des éditions Libertalia

Que fait la police ?

vendredi 31 mai 2013 :: Permalien

Il y a quelques mois, lors de la publication de Je n’aime pas la police de mon pays, nous craignions que Maurice Rajsfus ne cesse d’animer le bulletin Que fait la police ?
Que nenni ! Le vieux combattant n’a rien perdu de son mordant.

Aussi disponible sur http://quefaitlapolice.samizdat.net

QUE FAIT LA POLICE ?
Chronique anti-autoritaire de Maurice Rajsfus – 1er juin 2013

Gaz lacrymogènes, la moutarde leur monte au nez…

Depuis les premières grandes manifestations contre le « mariage pour tous », les plus énervés des supporters de Frigide Barjot, excités par les grands esprits de l’UMP, n’ont cessé de se heurter à la police. Tous se plaignant ensuite d’avoir été arrosés de ces gaz lacrymogènes qu’il leur paraissait naturel de faire utiliser par la police contre les manifestations ouvrières.
 Aussi bien le 18 avril que dans les démonstrations suivantes, jusqu’au 26 mai 2013, les nervis de l’extrême droite sont réapparus au grand jour, multipliant les provocations, cherchant l’affrontement avec les forces de l’ordre qui, de leur côté, limitaient leurs ripostes brutales au strict minimum. Dans les premiers jours de mai 2013, étonnés d’avoir été un peu chahutés par les gendarmes mobiles et les CRS, ces nostalgiques de Vichy et de l’Ordre nouveau publiaient un étonnant courriel anonyme, reproduit dans Le Monde du 6 mai 2013 : « Flicaille gauchiste, bien dans ses rangers, bonne conscience comme les boches des années 1940, gavés de Juifs. Nous n’aurons pas la mémoire courte lorsque nous reprendrons le pouvoir ! » 
Nous retrouvons dans ce propos, curieusement anti-flic, la haine exprimée d’une extrême droite retrouvée contre la démocratie, mêlée au ressentiment de ceux qui, hier encore, commandaient aux matraqueurs, mais se retrouvent aujourd’hui dans la triste situation de l’arroseur arrosé – d’où leur ressentiment. Curieusement, aux côtés des petits salauds, héritiers du GUD, et peut-être zélateurs du Bloc identitaire, une voix de connaisseur se faisait entendre, celle de Claude Guéant, ancien ministre de l’Intérieur, critiquant vivement l’intervention policière contre les nouveaux croisés de l’ordre social : « J’ai personnellement vu des gestes de violence de la part des forces de l’ordre qui étaient inacceptables… La situation ne justifiait en rien l’utilisation des gaz ! » Propos exprimé par un expert…

À pas de Guéant vers la paille humide des cachots ?

Un an après avoir quitté le ministère de l’Intérieur, Claude Guéant se retrouve au cœur d’une mauvaise affaire financière. Blanchiment d’argent ? Peut-être. Transaction pour le compte du candidat Sarkozy aux élections présidentielles, qui manquait sans doute de menue monnaie au printemps 2007 ? Son patron a été battu le 6 mai 2012, lui-même étant balayé aux élections législatives du mois de juin suivant. Faute de mieux, l’ancien premier flic de France ouvrait un cabinet d’avocat. Question nécessaire : l’expression « avoir le sens de l’honneur » a-t-elle un sens pour certains hommes de pouvoir ? Peut-on dire que ceux-là se battent pour défendre ce qu’ils n’ont pas, ou ce qu’ils n’ont plus : cet honneur censé leur servir de bouclier.
Au terme d’une carrière bien remplie, l’ancien préfet, issu de l’ENA, allait devenir patron de la police nationale puis directeur du cabinet de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur en 2002. Déjà, il devait avoir le sentiment d’avoir réussi sa carrière et de mériter les honneurs. Il suivra son mentor à l’Élysée, lorsque celui-ci accédera à la présidence de la République, en mai 2007. Viendra le temps où il succédera à Brice Hortefeux au ministère de l’Intérieur. À ce poste, Claude Guéant affichera tranquillement sa xénophobie, puisque c’était dans l’air du temps. Particulièrement haineux envers les Roms et les Comoriens, les Maghrébins et tous ceux qui ont l’audace d’afficher une couleur de peau pas très claire. Durant plus d’une année, il sera l’exécuteur des basses œuvres d’une clique politique qui, pour capter les suffrages de l’électorat du Front national, n’hésitera plus à faire de la surenchère au programme de la famille Le Pen, allant même chasser sur les terres de l’extrême droite radicale. Dans le même temps, peu soucieux de respecter les sources des journalistes, le ministre de l’Intérieur n’hésitera pas à s’intéresser de trop près à ces confrères du Monde, lesquels risquaient de dévoiler au grand jour les abus de faiblesse, peut-être exercés par son mentor sur la patronne du groupe L’Oréal.
Cet homme, dépositaire d’un immense pouvoir, aussi bien à la tête de la police que dans les coulisses de l’Élysée, était également le monsieur Afrique de Sarkozy. Peut-être n’avait-il pas le physique de l’emploi. Le 17 septembre 2011, au-dessous de son portrait, le quotidien Libération publiait une énorme méchanceté sur son compte. Extraits : « Guéant, le Mazarin de la Sarkozie pourrissante, l’araignée politique tissant la toile des réseaux occultes, le calculateur implacable, organisant tous les dérapages, tout en continuant d’indiquer au GPS la voie droite d’une République irréprochable. Dans le genre vie morne, il faudra repasser. C’est plutôt du James Bond immobile avec imbroglio, valises, mensonges, coups tordus et, au milieu, le masque impénétrable du docteur Guéant, l’homme machination. Le feuilleton ne fait que commencer. » En cette fin d’été 2011, l’homme-lige de Sarkozy était habillé pour le dernier hiver qu’il devait passer place Beauvau. La photo surmontant cette algarade peu amène laissait apparaître un renard glacé, derrière ses fines lunettes d’inquisiteur. Un mauvais regard, comme celui que présente l’avocat général d’un procès où l’accusé est condamné d’avance, selon son intime conviction. C’est à cette époque que dans Que fait la police ? nous avions débuté une série d’acrostiches, précédant Libération d’une quinzaine de jours dans la volonté de présenter le vrai visage de Claude Guéant :

Calme en apparence
Libéral forcené
Authentique sarkozyste
Uniforme bleu dans la tête
Déterminé à sévir
En vue de 2012
Gardien

Utile
Et sécuritaire vigilant
Acharné de la traque et de la trique
Nestor Burma de l’Identité nationale
Tyran des sans papiers

Encouragés par la violente philippique de Libération, et inquiets de la possible présence de Claude Guéant de plus en plus stratégique, pour des années encore, nous avions rédigé, à l’avance, une trentaine de ces petites méchancetés. Toutes étaient prémonitoires si l’on en juge par une enquête publiée, toujours dans Libération, daté du 2 mars 2013, avec pour point fort l’argent liquide qui semblait couler à flot entre les mains du ministre de l’Intérieur. De même cette information judiciaire ouverte le 19 avril 2013 pour « corruption active et passive », mais également pour « trafic d’influence », sans oublier des « abus de bien sociaux » et de « blanchiment, complicité et recel de ces délits ». Rien moins que cela. Et puis, ce commentaire tout en férocité : « La politique, le pouvoir et ses griseries dévorent parfois – plus goulûment encore – ceux qui préféreraient rester en lisière. Dix ans passés aux côtés de Nicolas Sarkozy ont métamorphosé Claude Guéant. Que reste-t-il du Cardinal de la place Beauvau, réputé pour sa grande intégrité et son sens de l’État ? Une vulgaire défroque ! » Dans un éditorial du même numéro de Libération, cette conclusion : « Claude Guéant est aujourd’hui rattrapé par la justice avec ces mouvements financiers dont on à peine à croire qu’ils étaient à son seul bénéfice. À travers l’ancien ministre de l’Intérieur, serviteur dévoué à Nicolas Sarkozy et à ses pratiques, c’est le dévoiement de la Sarkozie et de son système politique qui est en train d’être mis à jour. » […].

Et si l’ancien ministre de l’Intérieur était finalement mis en examen, pour fraude fiscale, avant d’entraîner son maître dans la tourmente ?
Depuis ces dernières semaines, cherchant à défendre son honneur mis à mal, Claude Guéant n’a fait que s’enferrer. Dans son numéro daté du 7 mai 2013, Le Canard Enchaîné révèle que ce grand honnête homme, qui prétendait traquer les réseaux mafieux avait l’argent liquide facile, pour ses frais courants, particulièrement en électroménager. Plus comique, s’il est possible, l’hebdomadaire publie une note du 3 février 1998, lorsque Claude Guéant, alors directeur général de la police nationale (sous la gauche) adressait une note de service au préfet de police de Paris et aux chefs centraux de la police nationale, pour les avertir qu’il n’était pas question d’utiliser les frais d’enquête, circulant en liquide, pour d’autres destinations. Exemple : « Il vous appartient de me rendre compte régulièrement de ces fonds. En aucun cas ces crédits ne doivent être considérés comme permettant d’alimenter un régime indemnitaire ; il s’agit de fonds qui vous sont confiés pour la conduite des enquêtes et des missions de police dont vous avez la charge… » Cette précision devant signifier que ce n’était pas toujours le cas mais il semble que Claude Guéant devait être l’un des bénéficiaires de ces libéralités. Très récemment d’ailleurs, lors de l’une de ses nombreuses apparitions à la télévision, l’habile homme se défendait mollement : « Oui, a posteriori, cela peut paraître choquant… »

La police ne déteste pas l’extrême droite

Le 1er mai 1995, les nervis qui accompagnaient le défilé du Front national avaient assassiné le jeune Marocain Brahim Bouarram, en le jetant à la Seine. Depuis, chaque année, la mémoire de cette victime du racisme était réactivée, près du pont du Carrousel. Ce 1er mai 2013, alors qu’un rassemblement se préparait en ce lieu, les militants d’un collectif antifasciste unitaire étaient attaqués par une trentaine de petits salauds armés de cutters, de matraques et de bombes d’acide. Cela sans que la police, présente non loin, se garde d’intervenir. Arrivés finalement au pont du Carrousel, après que les nervis se soient repliés, les policiers ne trouveront rien de mieux que d’encercler les militants antifascistes, comme pour faciliter la fuite de leurs agresseurs. Ni la grande presse, et pas davantage les chaînes de radio et de télévision n’ont trouvé d’opportunité à relater cet exploit des racistes de l’extrême droite. Seul, semble-t-il, l’hebdomadaire Tout est à nous, daté du 9 mai 2013, devait relater cette agression qui démontre à l’évidence que si les groupuscules proches du Front national sont toujours aussi déterminés, la police, de son côté, est toujours aussi indifférente à leurs dangereuses gesticulations.

Guéant, petit à petit

Décidément, notre ancien ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, grand donneur de leçons de civisme, champion de l’expulsion des sans-papiers, gagne à être connu. Après avoir été dans l’incapacité à justifier un virement de 500 000 euros, en provenance de Malaisie, puis, plus récemment, de 25 000 euros seulement, reçus de Jordanie, voilà notre ancien ministre de la police mis en cause pour « détournement de fonds publics et recel ». Déjà, en 2010, Le Canard enchaîné avait fait quelques révélations sur cette affaire mais sous le règne de Nicolas 1er, cela ne pouvait donner lieu à des poursuites. Dans Le Monde, daté du 17 mai 2013, il était possible d’apprendre que, lorsque Claude Guéant était secrétaire général de l’Élysée, il aurait imposé l’attribution d’un emploi fictif, au ministère du Logement, pour un proche de Nicolas Sarkozy. Cet élu des Hauts-de-Seine, déclaré inéligible par le Conseil constitutionnel, en 2007, le cher Claude Guéant lui avait procuré un job équivalent – en salaire – soit 5 500 euros mensuels. Ce qui n’a pas été apprécié par la Brigade de la répression de la délinquance économique. Décidément, le feuilleton n’est pas terminé, et l’homme d’ordre doit encore avoir du souci à se faire. À suivre donc…

Maurice Rajsfus

Rengainez, on arrive ! dans le Monde diplomatique

jeudi 30 mai 2013 :: Permalien

Chronique de Rengainez, on arrive ! de Mogniss H. Abdallah, dans le Monde diplomatique, juin 2013

Rengainez, on arrive !

« Rengainez, on arrive ! La chasse est fermée » : les manifestants de la Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 apostrophaient l’Etat et la société civile, mais durent ravaler assez vite les espoirs soulevés par l’arrivée de la gauche au pouvoir. Fondateur de l’agence IM’média, réalisateur et militant associatif, Mogniss H. Abdallah est un grand connaisseur des luttes de l’immigration et du cortège de crimes racistes ou sécuritaires qui entachent la France depuis les années 1970. Sans chercher à développer un argumentaire idéologique, il s’attache à conduire une enquête rigoureuse, sur les crimes comme sur les luttes, d’autant plus édifiante que ce travail exhaustif n’avait jamais été fait. Les quelques noms restés emblématiques (le petit Toufik de La Courneuve, Malik Oussekine, Ali Ziri…) n’étant que la partie visible de l’iceberg, il est grand temps d’aller « au-delà des pleurs ».

Marina Da Silva

La Commune n’est pas morte dans le Canard enchaîné

vendredi 17 mai 2013 :: Permalien

Mercredi, nous publiions la chronique des Rois du rock par Émilien Bernard pour le Canard enchaîné. La semaine précédente, un autre ouvrage Libertalia était à l’honneur dans les colonnes du journal, La Commune n’est pas morte d’Éric Fournier.

L’insurrection qui vint

Depuis plus d’un siècle, chaque année ils ont plus ou moins nombreux à célébrer le 18 mars, le premier jour de la Commune, ce jour où les Parisiens se soulevèrent, refusèrent de capituler devant l’armée prussienne, luttèrent pour conserver les canons dont Thiers voulait les déposséder, et prirent le pouvoir. C’était en 1871, cela dura un peu plus de deux mois et se termina par un bain de sang, mais « il est des inachèvements plus riches de promesses que des accomplissements ordinaires », comme disait en 2003 le gaulliste Christian Poncelet, alors président du Sénat. Oui, surprise, et c’est ce qu’on apprend dans ce très solide ouvrage d’Eric Fournier, « La Commune n’est pas morte » (1), il n’y a pas que la gauche, le PC, Marx, Lénine, les anarchistes qui revendiquent l’héritage de la Commune, mais aussi des identitaires fascisants (qui cannibalisent sa mémoire à tort et à travers)…

La Commune fut-elle un crépuscule, la dernière révolution du XIXe siècle, ou l’aurore des révolutions du XXe ? Pourquoi reste-t-elle vivante dans nos mémoires, alors que d’autres révolutions du XIXe siècle, comme juin 1848, ont été si vite oubliées ? Pourquoi reste-t-elle un mythe indéracinable, et nous interroge-t-elle encore ? Eric Fournier montre qu’au cours du dernier siècle, notamment lors du Front populaire, sa mémoire fut activement mobilisée par la gauche, au service des luttes politiques. La montée au mur des Fédérés fut longtemps un rituel majeur : « 600 000 au mur ! » titre « L’Humanité » le 25 mai 1936. Mais aujourd’hui « les cortèges qui montent au mur deviennent fort clairsemés ». A la suite du pionnier Jacques Rougerie, les historiens ont dépouillé la Commune des légendes qui l’encombraient, et la voilà restituée dans sa complexité et sa singularité, ce qui en limite l’usage militant…

Certes, en 1981, Mauroy fut le premier chef de gouvernement en exercice à se rendre au mur. Certes, en 1998, Fabius déclarait placer 1871 du côté des « valeurs qui nous unissent ». Certes, le 25 mai dernier, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, a commémoré la dernière barricade, rue de la-Fontaine-au-Roi, en y chantant « Le temps des cerises »… Mais qui croit vraiment que ces hommes politiques ont quelque chose à voir avec cette insurrection ? Et, si Mélenchon appelle à « l’insurrection critique » et crie « Vive la sociale ! » plus souvent qu’à son tour, jamais il ne se réfère à « cet essai de démocratie directe qu’était la Commune ». Or c’est bien cela qui faisait la force des communards : ils étaient « fermement convaincus que la souveraineté ne se délègue pas, ne se représente pas, mais qu’elle s’exerce ». Pourquoi nous parlent-ils encore ? Parce qu’ils « se sont dressés contre ce qui leur était inacceptable ; se sont organisés eux-mêmes, souverainement, au sens le plus fort de ce terme ». Leur leçon est que « rien n’est joué d’avance », et leur histoire « un antidote à la résignation ». Le 25 mai prochain, il n’y aura sans doute pas 600 000 manifestants devant le mur des Fédérés… Mais ça ne prouve rien !

Jean-Luc Porquet

Les Rois du rock dans le Canard enchaîné

mercredi 15 mai 2013 :: Permalien

Le Canard enchaîné de ce mercredi 15 mai 2013 caquette sur Les Rois du rock de Thierry Pelletier.

De drôles d’enfants

C’est un petit ouvrage sans prétention composé de très courts textes – une bonne vingtaine – et de photographies vieillottes sur lesquelles des gamins à banane exhibent leurs coquards ou leurs guitares.

Un livre réjouissant, qui sent bon la bière Valstar, la sueur des pogos et les arrière-salles enfumées de troquets à l’ancienne. Son auteur, Thierry Pelletier, est un vieux routier de la scène alternative parisienne des années 80. Il a écumé les concerts énervés, les manifs tendues, les bastons et les squats – son curriculum vitae à lui. Au fil des pages, il dévide ses souvenirs, empile les portraits des ses camarades d’antan – les rois déglingués du pavé parisien, abonnés aux embrouilles et à la dope, obsédés par la bonne tenue de ce «  conglomérat capillaire tarabiscoté qui fait rire les gens raisonnables  ». «  Nous étions de drôles d’enfants  », écrit-il. Pas faux.

« Les rois du rock » ne sont en rien réservés aux initiés. Même si l’on n’a jamais porté la fameuse banane ou le perfecto, même si l’on ne connaît fichtre pas la différence entre teddy boys et mods, on peut les apprécier. Voire les dévorer d’une traite. Car Thierry Pelletier a une belle plume, un bagout stylistique qui fait mouche à chaque page, qu’il conte la triste fin d’un camarade cancéreux ou une difficile nuit d’amour sous LSD. Loin des clichés rebattus et du fétichisme rock’n’roll, il dresse le portrait d’une jeunesse aussi touchante que paumée, et qui cherche avant tout à se marrer. « Dans les concerts, on chopait plus facilement des mandales que des princesses », lâche-t-il, pince-sans-rire. Ou bien : « On ne rigole pas avec l’honneur après onze mousses. »

Nulle gloriole dans ces récits, nulle pose. Pelletier ne se la joue pas ancien combattant ou encyclopédiste pédant. Il raconte simplement « cette longue errance », nourrie d’excès qu’il ne renie aucunement : « Ils font partie du cheminement (…) qui m’a construit et a nourri ma curiosité, mon esprit. » Une école de la vie qui en vaut d’autres. Après tout, «  rocker, c’est un boulot pas évident, quasiment un sacerdoce  ».

Émilien Bernard

Les Rois du rock : une sortie en musique !

vendredi 3 mai 2013 :: Permalien

Il y avait beaucoup de monde jeudi 2 mai au soir, sur les pentes de Ménilmontant, pour fêter la sortie officielle des Rois du rock. Thierry « Cochran » Pelletier a signé 119 livres puis a pris le micro aux côtés de ses vieux compagnons des Moonshiners.

Photo Yann Levy

On vous attend tous le dimanche 2 juin à 18 heures au CICP (21 ter rue Voltaire, Paris 11e), afin de fêter une nouvelle fois la parution de ce livre, mais également celle du disque Les Rois du rock, compilation des groupes eighties. Avec, au programme, d’ores et déjà confirmés : les Moonshiners, Fantazio, les Daltons.